ACTIVITES DE RECHERCHE

 

1. RECHERCHES EN COURS
Mes recherches actuelles portent sur les dimensions historiques, sociales et esthétiques de la danse, sur les enjeux liés aux sociabilités associatives, ainsi que sur les pratiques professionnelles de la danse en relation avec la problématique des certifications. J'aborde les œuvres chorégraphiques à travers l’étude du corpus des théories du corps et de la notion d’incorporation. Enfin, mes travaux s’intéressent aux relations entre danse et musique dans le contexte de la mondialisation. Ces différents axes permettent d’approfondir l’approche des métiers de la danse (chorégraphe, interprète, professeur), de ses dimensions sexuées, sociales et artistiques. Ils ouvrent des perspectives sur les enjeux liés à la professionnalisation des professions artistiques, et posent la question des rapports entre les politiques publiques et les pratiques amateurs et professionnelles.

Elles sont conduites en tant que membre du Centre Norbert Elias (EHESS-CNRS UMR 8562), du groupe Musmond Mondialisation, musiques et danses : circulations, mutations, pouvoirs, et de l’Observatoire des Publics, des Professionnels et des Institutions de la Culture (OPPIC). Les terrains sont réalisés à travers des réponses à des appels d’offres pour le compte du ministère de la Culture, de collectivités territoriales (Conseil Général 33 ; Conseil Général 13 ; GIP Politique de la Ville Marseille ; Direction des Affaires Culturelles d'Auxerre) ainsi que des missions spécifiques (Buenos Aires, 2009-2010-2012). Mes recherches s’organisent selon deux axes :

AXE 1/ Les danses comme pratiques culturelles et de loisirs

J’aborde les figures de l’amateur à travers les dimensions passionnelles qui inscrivent les trajectoires entre le loisir et la profession, l’investissement à corps perdu et les démarches de professionnalisation. Il apparaît que les dimensions sexuées et générationnelles constituent des indicateurs clefs pour appréhender ces univers de pratique associant des formes d’engagement intime, corporel et social.

Les pratiques de danse ont des statuts relativement instables, tant du point de vue de leurs rattachements institutionnels que de leur place comme objet au sein des sciences sociales. L’encadrement professionnel et l’orientation des politiques publiques sont tributaires d’un cadre législatif qui organise la coexistence d’activités régulées (loi de 1989) et dérégulées. Autour des questions de santé se cristallisent les conséquences du vide juridique tandis que celui-ci permet l’essaimage de pratiques, de styles et de sociabilités où l’initiative des acteurs joue un rôle prépondérant. Les opérateurs culturels apparaissent relativement démunis pour mobiliser des indicateurs d’évaluation de ces pratiques amateurs.

La question de la transmission se pose particulièrement pour les danses du monde exogènes aux cultures européennes. Elle offre un prisme pour étudier la structuration du marché de l’enseignement,  les dynamiques de professionnalisation des acteurs (professeurs, Dj, musiciens, organisateurs) ainsi que les problématiques de l’incorporation et de l’écoute musicale. Examiner l’histoire sociale et culturelle contemporaine de ces pratiques permet de retracer les différents régimes de transmission et d’apprentissage développés en fonction des contextes de réception.

La circulation des pratiques est étudiée à travers des terrains réalisés en France et en Argentine. En juxtaposant plusieurs échelles et statuts (associations d’amateurs, danseurs et musiciens professionnels, opérateurs culturels et touristiques), l’organisation réticulaire est un contexte privilégié pour étudier les propriétés formelles et historiques des pratiques, les conditions de l’encadrement professionnel, les modes de sociabilités ainsi que les relations entre danse et musique.

Publications et colloques :
2012, Sara Le Menestrel et al., Des vies en musique. Parcours d'artistes, mobilités, transformations, Paris, Hermann.
2012, « Du milonguero au professeur : l'invention d'un métier », in Des vies en musique. Parcours d'artistes, mobilités, transformations, Sara Le Menestrel et al., Paris, Hermann, pp. 177-204.
2012, « Dancings parisiens au quotidien : un loisir de seniors », Ethnologie Française, "Le Paris des ethnologues", n°41/3, pp. 483-491.
2009, « L’hétérosexualité et les danses de couple », in Deschamps C., Gaissad L., Taraud C. (dir.), Hétéros. Discours, lieux, pratiques, Paris, EPEL Editions, pp. 97-108.
2009, avec Djakouane A., « La transmission à l’épreuve de l’enseignement : le cas de la danse hip-hop », in Burnau N., Klein A. (dir.), Figures contemporaines de la transmission, Namur, Presses Universitaires de Namur, pp. 395-412.
2009, « Le plaisir de la danse. Des représentations aux propriétés formelles », in Tango, corps à corps culturel, Joyal F. (dir.), Québec, Presses de l’Université du Québec, pp. 99-117.
• 2007, Les conditions de l’encadrement professionnel des pratiques de danse hip-hop, avec Djakouane A., Paris, Ministère de la Culture, 124 p.
• 2006, « Le tango, une "musique à danser" à l’épreuve de la reconstruction du bal», in Civilisations, Bruxelles, vol. LIII, 1-2, pp. 75-96.

AXE 2/ Les publics chez les opérateurs culturels

Une étude sur « la politique culturelle partenariale du Conseil Général de la Gironde » a permis d’étudier les représentations des opérateurs culturels sur la question des publics, par une analyse de leurs pratiques et de la structuration de leur culture professionnelle.

Le rapport aux œuvres apparaît comme un critère décisif pour évaluer la capacité des opérateurs à prendre en compte les mutations contemporaines, notamment celles qui concernent les liens entre les TIC et les générations, ainsi que les questions de contour et de définition posés par les arts et cultures de masse.

Le périmètre territorial de ces acteurs s’avère être un prisme fournissant des concepts et des cadres opératoires tout comme il génère des incertitudes quant à la validité de certains critères administratifs. Les relations à l’espace vécu, l’impact de la présence sensible des artistes, le développement de réseaux de sociabilité numériques et les procédés de médiation culturelle traditionnels constituent un faisceau de références difficilement articulées avec les indicateurs territoriaux.

Les idéaux et les notions de démocratisation culturelle, d’industrie culturelle et de médiation culturelle sont à la fois largement mobilisés tandis que les stratégies d’action culturelle sont très peu explicitées. La diversité et la juxtaposition des conceptions accompagnent des actions sur le terrain qui oscillent entre les principes de l’Education Populaire et ceux de l’élitisme.

Sur cette question de la représentation des publics, six grandes thématiques ont été identifiées : la réception de la question par le milieu, les savoirs sur les publics, les mutations démographiques et technologiques, les stratégies et l’évaluation, l’enjeu de la démocratisation et les modes de production de l’offre culturelle. Cette étude permet de constater le besoin considérable en matière de réflexivité et de rénovation des grilles de pensée et d’action. Elle s’est donnée pour objectif de définir des axes de progrès et des modes opératoires à l’attention des opérateurs culturels agissant dans le cadre d’une collectivité territoriale.

Publications et colloques :
2016, Opérateurs culturels et touristiques en région Centre Val de Loire : quels écosystèmes numériques ? Université François Rabelais, Programme Natour, 30 p.
• 2009-2012, Séminaires de formation de Chargé de production de projets culturels : Sociologie des publics, Nouvelle Agence Culturelle Régionale Rhône-Alpes (NACRE).
• 2009-2010, Séminaire Sociologie des œuvres, Audencia Nantes - School of Management.
• 2007,  « Culture et politique », colloque Université Charles de Gaulle, Lille 3.

2. METHODOLOGIE
Les recherches conduites dans ces deux axes associent :
- Enquêtes qualitatives : entretiens semi directifs, collecte de parcours de vie, observation simple et participante (postures de pratiquant, d’apprenant et de transmetteur).
- Enquêtes quantitatives : conception des questionnaires, administration directe et par formulaire numérique, tris à plats et croisés, analyse des données.
- Utilisation de l’outil cartographique pour une approche spatiale des objets étudiés.

3. COLLOQUES ET SEMINAIRES
•  Intervention à la journée d’étude  « Peut-on parler de musique noire », ADES/CEAN, Bordeaux, 2010.
• Intervention aux journées d’étude de la Société Française d’Ethnomusicologie « Ethnomusicologie, anthropologie de la danse, échanges et perspectives », Ecully, 2010.
• Intervention dans le cadre du séminaire « Histoire culturelle de la danse » (EHESS) : « Danseurs et danses face à la légitimité », Paris, 2010.
• Intervention dans le cadre du séminaire « Terrains croisés en anthropologie de la musique et de la danse : circulations, mutations, pouvoirs » (EHESS - Musmond) : « Chercheurs et objets sensibles : l'implication de soi », Paris, 2010.
• Conférence dans le cadre du cours « Anthropologie des musiques populaires modernes » à l'Université Paris 8 St-Denis (Filippo Bonini Baraldi), Paris, 2010.
• Intervention en tant que modérateur dans la journée de formation de Culture du Cœur 13 « Entre art et société, quelles rencontres ? », Marseille, 2009.
• Intervention au colloque « Couple, identité et société : le tango argentin comme facteur de développement », ACFAS, Québec, 2008.
Intervention au colloque « L’histoire contemporaine de(s) hétérosexualité(s) : un impensé de la recherche ? », Université Libre de Bruxelles, 2007.
• Intervention au colloque « Figures contemporaines de la transmission », Université de Namur, 2007.
• Intervention au colloque  « Traduire les cultures ? Corps, différences et partages », Université Montpellier, 2006.
• Intervention dans le cadre du séminaire « La transmission de l’expérience professionnelle en danse », Université B. Pascal, 2006.
• Intervention dans le cadre du séminaire « Culture et développement local »,  Université Lyon 2, 2006.
• Intervention au colloque « La transdisciplinarité en danse », Uni. de Nice Sophia-Antipolis, Cannes, 2005.
• Intervention aux journées « Danses du monde, danses sociales », ARCADE, Manosque, 2005.
• Intervention au colloque « Musiques et danses populaires », Instituto Veracruzano de Cultura/Institut de Recherche pour le Développement, Vera Cruz, Mexique 2005.
• Intervention au colloque « Les musiques populaires comme objets culturels circulant dans un monde en voie de globalisation », IDEMEC (UMR 6591), Université Aix-Marseille 1, 2005.
• Intervention dans le cadre du séminaire « Eclectisme et processus créateurs », Laboratoire d’Anthropologie Urbaine (UPR 34), Ivry, 2005.
• Intervention au colloque « Qu’est ce qu’une relation intime ? », Système de Pensée en Afrique Noire (UMR 8048), Ivry, 2004.
• Intervention au colloque « Savoir danser, savoirs dansés », Laboratoire d’Anthropologie des Pratiques Corporelles (EA 3690), Université Blaise Pascal, Clermont Ferrand, 2004.
• Intervention au colloque « Anthropologie de la danse », Laboratoire d’Anthropologie des Pratiques Corporelles (EA 3690), Université Blaise Pascal, Clermont Ferrand, 2004.
• Intervention au colloque « Nouvelles tendances en sociologie de l’art », International Sociological Association/European Sociological Association, Paris, 2003.
• Intervention au colloque « Danses, fêtes et identités », Université Lyon 2, Biennale de la danse, Lyon, 2002.
• Intervention au colloque « Le corps extrême dans les sociétés occidentales », Université Aix-Marseille 2, 2002
• Intervention dans le cadre du séminaire « Les institutions de la musique savante », séminaire du SHADYC (Sociologie, Histoire et Anthropologie des Dynamiques Culturelles), EHESS, 1999.